Comment la banque en ligne révolutionne l’investissement
L’accès à l’investissement se démocratise grâce aux solutions innovantes portées par les banques en ligne et les néobanques.
Les particuliers n’ont jamais été aussi nombreux à investir. La crise sanitaire a engendré un engouement sans précédent pour l’investissement. Les néobanques et banques en ligne rivalisent d’innovation pour attirer cette nouvelle génération d’investisseurs en transformant l’accès aux produits financiers, de la bourse aux crypto-actifs, et en développant des services innovants. Découvrez dans cet article comment les banques en ligne démocratisent l’investissement tout en répondant aux nouvelles attentes de leurs clients.
Regain d’intérêt depuis la crise sanitaire
La crise sanitaire a marqué un tournant pour de nombreux particuliers en matière d’investissement. Le profil des nouveaux entrants sur le marché est bien différent des investisseurs traditionnels : plus jeunes, plus à l’aise avec le numérique, intéressés par des produits financiers plus atypiques. Ce nouveau marché ouvre l’appétit des acteurs du secteur bancaire, au premier rang desquels on retrouve les banques en ligne et les néobanques.
L’arrivée de nouveaux investisseurs particuliers
Depuis la crise sanitaire, une nouvelle population d’investisseurs a fait son entrée sur les marchés. Selon les chiffres de l’Autorité des marchés financiers (AMF), environ 800 000 investisseurs ont commencé à investir en bourse entre 2020 et 2022. Il faut dire que la période était particulièrement propice, entre le temps libre à la maison dont ont bénéficié la plupart des Français durant le confinement et la confortable épargne qu’ils ont pu accumuler pendant ces longs mois éloignés de leurs distractions habituelles.
Les performances exceptionnelles enregistrées par les principales places boursières mondiales, malgré la situation sanitaire et économique incertaines, sont d’ailleurs en partie le fruit de l’arrivée de ces nouveaux investisseurs sur le marché, alimentée par un accès extrêmement facile à la liquidité du fait des politiques monétaires accommodantes menées par les banques centrales.
Les établissements bancaires mènent aujourd’hui une véritable bataille pour s’attirer les faveurs de ces investisseurs en herbe.
Ces derniers sont venus bousculer le marché de la clientèle patrimoniale. Plus jeunes, la moitié d’entre eux a moins de 35 ans (contre environ 20% pour les investisseurs traditionnels) et plus de 20% ont même entre 18 et 24 ans. Ils sont également sur-représentés dans des catégories socio-professionnelles inférieures par rapport aux investisseurs traditionnels (employés, ouvriers voire même inactifs ou étudiants).
Une aubaine pour les acteurs bancaires numériques
Ce regain d’intérêt des Français pour la bourse et l’investissement constitue une opportunité pour les acteurs bancaires numériques, qu’il s’agisse des banques en ligne et des néobanques.
L’objectif est à la fois de fidéliser leur clientèle patrimoniale traditionnelle mais aussi de développer de nouveaux produits et plateformes adaptées aux nouveaux usages des investisseurs. Ces derniers sont en effet généralement plus à l’aise avec les outils numériques et sont également plus habitués à comparer pour choisir les offres les plus avantageuses, à la fois sur les frais et sur la qualité des solutions proposées.
Pour ces derniers, le montant moyen investi est généralement plus faible, de l’ordre de 7 000 euros en moyenne. Environ 25 % des nouveaux investisseurs ont investi moins de 500 euros depuis 2020 et 75 % d’entre eux ont investi moins de 10 000 euros. En revanche, ils sont plus actifs et détiennent souvent des portefeuilles plus diversifiés : environ les trois quarts d’entre eux détiennent plus d’un produit financier et la majorité investissent dans les crypto-actifs, ce qui représente une proportion beaucoup plus élevée que pour les investisseurs traditionnels (25%).
Les banques en ligne, pionnières de la démocratisation
Les acteurs bancaires numériques ne sont pas étrangers à l’intérêt croissant des particuliers pour l’investissement. Depuis plusieurs années, ils proposent des solutions et des services qui facilitent l’accès aux produits financiers et répondent à l’évolution consommation.
Les banques en ligne à la pointe des solutions aux particuliers
Le développement des banques en ligne est intimement lié à l’activité d’investissement et de courtage. L’acteur historique de ce secteur en France n’est autre que BoursoBank (ex-Boursorama Banque), aujourd’hui adossé au groupe Société générale, qui était à l’origine un média d’information économique et boursière. Ce n’est qu’après plusieurs rachats et fusions que l’entreprise a développé une activité de courtage et de banque en ligne pour devenir le leader incontesté du marché, avec plus de 5 million de clients et 70 milliards d’euros d’encours.
Actions, ETF et autres investissements à petits prix
Dès leur apparition, les néobanques ont misé sur le développement de nouveaux services pour rendre l’investissement plus accessible. Lydia, l’un des leaders du secteur, permet aujourd’hui à ses clients d’investir dans 2 500 actifs avec la possibilité de se lancer en bourse à partir d’un euro.
Ces offres représentent une véritable révolution. A titre d’exemple, pour acquérir une action du Groupe Hermès, il faut actuellement débourser plus de 2 000 euros : avec ces solutions, vous pouvez obtenir une part d’action et entrer au capital de cette grande maison de luxe française pour un montant beaucoup plus faible.
La néobanque Revolut a également lancé une offre permettant d’ouvrir l’investissement en bourse au plus grand nombre. Elle propose des investissements similaires sur les actions avec un portefeuille de plus de 2 000 actions d’entreprises du monde entier. Elle a aussi développé une offre de Fonds négociés en bourse (FNB) – l’équivalent en français des Exchange-Traded Fund (ETF) –, le tout sans commission ou avec des frais très réduits par rapport à ceux pratiqués par les banques traditionnelles.
Qu’est-ce qu’un ETF ?
Un ETF (Exchange-Traded Fund, également connu sous le nom de fonds négocié en bourse, est un type de fonds d'investissement qui peut être acheté ou vendu sur les marchés boursiers comme une action ordinaire. Les ETF sont conçus pour suivre la performance d'un indice spécifique (le CAC 40, le Dow Jones, etc.), d'un secteur, d'une matière première ou d'un panier d'actifs. Ils sont généralement gérés passivement, ce qui signifie qu'ils tentent de reproduire la performance de l'indice sous-jacent plutôt que de tenter de la surpasser. Les ETF sont devenus un instrument d'investissement populaire pour les investisseurs individuels et institutionnels car ils offrent une exposition diversifiée à un large éventail de marchés et d'actifs.
Revolut permet également à ses clients d’investir dans les matières premières, et plus particulièrement sur les métaux précieux. Vous pouvez ainsi, depuis votre application, acheter de l’or, de l’argent, du platine ou du palladium.
Des outils de gestion de budget et d’éducation financière
Au-delà de leur volonté de démocratiser l’accès aux services bancaires traditionnels, les néobanques s’attachent à proposer de nouveaux services qui révolutionnent l’expérience utilisateur. Pour démocratiser l’accès à l’investissement, il s'agit principalement de développer des interfaces totalement repensées pour améliorer la gestion de budget.
Leur interface conviviale, alliée à des fonctionnalités telles que la catégorisation automatique des transactions ou les alertes de dépenses, permettent un suivi en temps réel de ses finances personnelles, des analyses détaillées et des conseils personnalisés.
Elles se sont en outre spécialisées dans le développement des modules d'éducation financière. Leurs plateformes fournissent des ressources pédagogiques sur les fondamentaux de l'investissement, la diversification du portefeuille ou les stratégies de placement. Les investisseurs peuvent ainsi se former et prendre des décisions plus éclairées.
Crypto-actifs : le nouveau terrain de jeu
Le secteur des crypto-actifs est en plein développementet connaît une régulation croissante depuis plusieurs années. Cette réglementation conduit les établissements bancaires à s’intéresser de plus près à ce marché et à proposer des solutions d’investissement à leurs clients. Les néobanques ont, là aussi, un coup d’avance dans le domaine.
La régulation croissante du secteur draine les investissements
La réglementation a considérablement évolué pour superviser les activités liées aux crypto-actifs. Alors que ce marché était encore considéré comme un far-west de l’investissement il y a quelques années, les régulateurs ont progressivement introduit des règles strictes en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (LBA-FT) ainsi que de vérification de l'identité des clients (KYC).
En France, l'introduction du statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) avec la loi Pacte a établi un cadre réglementaire solide, incitant de nombreux acteurs à investir dans ce marché. Les acteurs français sont de plus soumis aux règles européennes édictées dans le cadre du règlement « Markets in Crypto-Assets » (MiCA) adopté en avril 2023.
La réglementation aux États-Unis a également fortement évolué et permet aujourd’hui à de grands fonds d’investissement, aux premiers rangs desquels BlackRock, de proposer à leurs clients des ETF adossés au Bitcoin. Ces fonds connaissent un succès inédit : selon le Wall Street Journal, les 10 ETF Bitcoin proposés aux États-Unis ont réussi à collecter plus de 50 milliards de dollars en mois de deux mois, un record !
La multiplication des offres des néobanques
Dans ce contexte, le secteur bancaire s’intéresse de manière croissance au développement du marché des crypto-actifs. Ce mouvement s’explique par l’appétence de leurs clients pour ces nouveaux produits d’investissement. Pour répondre à cette demande, les banques proposent des solutions pratiques et sécurisées permettant d'acheter, de stocker et de gérer ces actifs.
Là encore, les néobanques sont aux avants-postes. Les deux acteurs les mieux positionnés sont Lydia et Revolut : elles permettent à leurs clients d’investir sur les principales crypto-monnaies (Bitcoin, Ethereum, XRP, BNB, Solana, etc.) ainsi que sur les stable-coins les plus populaires (Tether, Circle, etc.). Tout comme pour les investissements en action, il est possible d’acheter des cryptos à partir de 1 euro.
N26 propose également des investissements dans le crypto-monnaies. Pour l’instant, cette possibilité reste réservée à ses clients autrichiens – via un partenariat avec la bourse d’échange de crypto-monnaies autrichienne Bitpanda – mais elle prévoit de développer sous peu dans d’autres pays européens, dont la France.
Des innovations encore difficiles d’accès pour les néophytes
La finance décentralisée ouvre un nouveau champ des possibles mais reste difficile d’accès pour les néophytes. Apparue en 2017 avec Ethereum, la deuxième blockchain la plus populaire au monde après Bitcoin.
La principale innovation apportée par Ethereum réside dans le concept de smart contract (ou « contrat intelligent »), qui désigne des programmes informatiques qui fonctionnent sur une blockchain et s’exécutent automatiquement lorsque certaines conditions prédéfinies sont remplies.
Cette innovation a permis l’émergence de la finance décentralisée car elle permet par exemple à deux personnes de conclure un prêt de pair-à-pair et d’assurer le versement des intérêts automatiquement. Elle offre aussi la possibilité à un investisseur de percevoir un rendement sur un investissement réalisé sur la blockchain.
La finance décentralisée séduit de plus en plus d’investisseur car elle a pour avantage de permettre aux utilisateurs de recourir à des services financiers sans intermédiaire et à moindre coût.
Cependant, ces solutions restent encore réservées à un public d’initiés car elle demeure d’un accès relativement complexe et qu’elle expose les utilisateurs à des risques de mauvaises manipulations ou de fraudes qui peuvent conduire à une perte totale des fonds investis.
La plupart des investisseurs préfèrent donc encore investir via des bourses d’échanges de crypto-monnaies centralisées comme Coinbase ou Binance ou par l’intermédiaire de néobanques.
En bref : L'évolution de l'investissement suscité par les banques en ligne
La crise sanitaire a suscité un engouement sans précédent pour l’investissement, porté par l’intérêt massif manifesté par une nouvelle génération d’investisseurs particuliers. Plus jeunes et technophiles, ce nouveau public se différencie fortement du profil des investisseurs traditionnels.
Les banques en ligne et les néobanques se livrent une concurrence effrénée pour séduire ces nouveaux investisseurs, en proposant des solutions innovantes et adaptées à leurs besoins.
Si les banques en ligne se positionnent en tant que pionnières dans la démocratisation de l’investissement en bourse, les néobanques proposent des produits d’investissement plus diversifiés (actions, ETF, crypto-actifs) qui répondent particulièrement bien aux comportements des nouveaux investisseurs
Les néobanques proposent également des plateformes conviviales qui facilitent la gestion des finances personnelles ainsi que des outils d'éducation financière qui participent à faciliter l’accès à l’investissement.
Principales références :
- AMF, 2021, « Les investisseurs particuliers et leur activité depuis la crise Covid : plus jeunes, plus nombreux et attirés par de nouveaux acteurs »
- OCDE, 2023, « Les nouveaux investisseurs particuliers en France : Attitudes, connaissances et comportements »